Histoire du Calvados et de la Normandie

Le Calvados est ancré dans la culture normande, au même titre que ses spécialités culinaires et son passé tumultueux.

Origine
Des littératures relatent l’existence du Calvados déjà à l’époque napoléonienne. La marine de Napoléon s’en servait à la fois comme une anesthésie et un antiseptique. Cependant, la majorité des millésimes sur le marché sont récents. Quoi qu’il en soit, certains producteurs ont réussi à converser des Calvados rares, datant de la première moitié du 19e siècle, dans leur cave.

Pourtant, le journal de Gilles de Gouberville, gentilhomme de Contentin, atteste l’existence du calvados au 16e siècle. Il était appelé calva à l’époque.

Les beaux jours du Calvados
La révolution industrielle au 18e siècle a contribué au développement des alambics, devenus plus sophistiqués, et des boissons alcoolisées. De nombreuses inventions voient le jour, dont la plus célèbre étant le « columnstill ». Imaginé par un ingénieux Irlandais, Coffey, cet alambic est composé de colonnes avec une série de chambres de vaporisation empilées les unes sur les autres.
L’eau-de-vie, bientôt appelée calvados, connait son âge d’or après la Révolution française. Il acquiert une certaine popularité à Paris.

Durant la Deuxième Guerre
La filière cidricole a grandement souffert durant l’occupation allemande. De toutes les régions de France touchées par la Deuxième Guerre mondiale, la Normandie est celle qui en a le plus souffert. D’ailleurs, elle porte encore aujourd’hui les stigmates de cette entreprise infernale. La Normandie était entièrement détruite. Maisons, fermes, usines et moyens de transport ont subi les effets des visées belliqueuses du Troisième Reich. Sans compter la perte considérable en vie humaine et la famine.

Après la Deuxième Guerre
Au lendemain de la guerre, les alliés allouaient un soutien financier à la région pour relancer ses activités industrielles. En 1949, les Pays d'Auge comptaient 29 grandes cidreries et distilleries.
En 1956, le gouvernement a gelé les subventions accordées aux producteurs de Calvados. Combiné à une facilitation de l’accès aux terres et à un intense exode rural, cette situation conduit à une baisse de la production.

À partir des années 80, on procède à la plantation de vergers « haute-tige », destinés à remplacer les vergers dits « basse-tige », qui ont l’avantage d’être plus productifs. Cette stratégie se fait au détriment d’une certaine qualité.
La simplification des appellations en 1984 oblige les entreprises à respecter de haut standard de qualité aussi bien pour le Calvados que pour le Pommeau.

La production de Calvados passe de 56 300 hl en 1882 à plus de 300 000 hl en 1900. Le Pays d'Auge était considéré comme le principal producteur. La qualité a été améliorée grâce à de nouvelles techniques, telles que la centrifugation et la filtration. Ces procédés étaient soumis à un contrôle strict par l’autorité publique.